Modèles de langage (GPT-4), modèles cérébraux (Human Brain Project), modèles embryonnaires (organoïdes tels que embryos like structures)… Les modèles de l’humain se multiplient en même temps qu’ils deviennent de plus en plus sophistiqués, c’est à dire se rapprochent de plus en plus de l’humain. Parmi ces modèles, les modèles d’organes, les organoïdes, issus de cellules souches humaines, se distinguent par leur nature biologique. Ce qui rend la question de leur statut encore plus aigüe. Que  signifie la multiplication de ces modèles de l’humain, sous l’impulsion de technologies nouvelles  ?

Si la liste ci-dessus semble à première vue disparate, l’ère de la modélisation de l’humain semble bel et bien s’avancer, le modèle humain apparaissant comme dispositif à reproduire, à copier…. Le mot « modèle” se définit, selon Le Robert, comme une catégorie, une classe définie par un ensemble de caractères. Par extension, le mot “modèle” peut être entendu à la fois comme l’imitation (GPT-4),  ou bien comme ce qu’on doit imiter ou copier, la source, ici l’humain lui même.  Il est également possible de distinguer les modèles à usages scientifiques créés et utilisés uniquement dans le cadre de démarches scientifiques (les organoïdes et les modèles embryonnaires), des modèles à usages sociaux comme les modèles de langage. S’agissant de l’humain, l’émergence de modèles fait apparaître des dispositifs dont il n’est pas toujours facile de bien distinguer,  ni la différence avec l’humain, ni ce qui l’en rapproche. Se pose alors la question du statut de ces modèles et des relations des modèles/imitations avec leur « source », que constitue l’humain. Le cadre conceptuel des relations entre l’humain et ses modèles – que ces modèles soient basés sur du vivant ou du non-biologique – reste  à construire.