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Pourquoi la reproduction humaine est-elle si fragile ?

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La reproduction des humains est un processus peu fiable, beaucoup moins performant que dans d’autres espèces de mammifères. Quelles sont les causes de ces fragilités ? Y a-t-il une raison évolutive pour laquelle cet état de fait aurait pu être sélectionné chez Homo sapiens ? ” (1) se demande Denis Duboule, professeur au Collège de France, chaire Evolution du développement et des génomes. Le taux d’échec est élevé puisque seulement 20% des tentatives de fécondation in vitro aboutissent, rappelle le chercheur. Pour avancer dans la compréhension des mécanismes de la formation des embryons et de l’ implantation dans la muqueuse utérine, les causes de stérilité liées à l’embryon et celles liées à l’environnement utérin et hormonal,  sont utilisés aujourd’hui des modèles embryonnaires, assemblages de cellules souches.

Le cadre éthique de la recherche portant sur les modèles embryonnaires. 

Un cadre éthique du développement de ces modèles embryonnaires, entités biologiques dérivées de cellules humaines, reste à définir, et nécessite de mieux cerner leur statut  : “Ces développements récents bouleversent quelque peu notre regard sur l’embryon humain, le transformant de facto en possible objet d’expérience. Cela oblige à replacer ces approches dans un cadre éthique et légal acceptable, une préoccupation très présente au sein même de la communauté scientifique et des laboratoires impliqués dans ces expériences. Car même si ces pseudo-embryons rappelons-le clairement, ne sont pas d’authentiques embryons humains dans le sens où ils ne sont pas capables de s’implanter et, par conséquent ne pourraient pas se développer à terme, ils n’en restent pas moins des entités biologiques dérivées de cellules humaines, avec parfois des cellules cardiaques fonctionnelles et même des structures ressemblant à des parties de notre cerveau. Une réflexion multidisciplinaire est donc nécessaire afin de fixer les limites à ne pas dépasser, limites qui d’ailleurs sont pour certaines d’entre elles déjà établies par le cadre légal actuel. Par exemple, ces pseudo-embryons ne peuvent pas être cultivés plus longtemps qu’un certain nombre de jours, au-delà duquel ils doivent être détruits. Aussi, les buts et les connaissances à atteindre par ces recherches doivent être clairement exposés et le fait d’essayer de produire des embryons humains à partir de cellules souches comme une alternative future aux outils actuels de la procréation médicalement assistée ne devrait pas faire partie des justificatifs acceptables“.

1 – La fabrique des embryons. Pr Denis Duboule. Fondation Collège de France. Février 2024. https://www.fondation-cdf.fr/2024/02/15/la-fabrique-des-embryons/

 

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