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L’UNESCO se penche sur l’anthropotechnie et le transhumanisme.

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Bascule anthropologique sans précédent”,  l’irruption de l’intelligence artificielle, définie comme “l’ensemble des théories et des techniques développant des programmes informatiques complexes capables de simuler certains traits de l’intelligence humaine », est le sujet d’une reflexion menée dans le cadre de l’UNESCO et la MGEN. Ce nouveau rapport est issu d’un important travail d’audition d’experts (39 auditions) et de consultations publiques nationales (602 contributions) menées en 2019 et 2020 dans les domaines du droit, de l’éthique, de la médecine, de la culture, de la philosophie, de la politique, de la technologie et du management.

Les auteurs du rapport évoquent la nécessité d’un nouvel “instrument éthique mondial », une nouvelle déclaration universelle dans ce domaine qui privilégierait  la notion d’intérêt commun à celle, non consensuelle à leurs yeux, de dignité humaine : « les consultations CNFU-MGEN ont identifié des valeurs communes. Parmi ces valeurs figurent celles de la dignité humaine, des droits humains et des libertés fondamentales, de l’inclusion et la non-discrimination, de la vie en harmonie et de la durabilité. Les consultations CNFU-MGEN mettent particulièrement l’accent sur l’accès et l’impact différentiels de l’IA dans les sous-groupes et les personnes, en particulier les femmes et les filles. Ces travaux relèvent cependant l’absence, problématique, de définition consensuelle internationale de l’expression « dignité humaine ». Certains experts consultés par la CNFU-MGEN suggèrent par ailleurs l’adoption d’une nouvelle Déclaration universelle, placée au service de l’intérêt commun.

De nouveaux principes, qualifiés d’essentiels, plus concrets,  sont mis en avant par le rapport : le respect la vie privée, l’équité, la transparence et l’explicabilité, la sûreté, la sécurité, la responsabilité, ou encore  la proportionnalité et l’innocuité.

Le rapport se penche également sur le problème des données ” entendues comme l’ensemble des traces laissées par des personnes, des institutions ou des objets dès lors qu’ils sont connectés à Internet» et du courant de pensée transhumaniste, “c’est-à-dire d’un mouvement culturel et intellectuel international prônant l’amélioration des capacités humaines par les sciences et les techniques ». Ce dernier est critiqué notamment pour la priorité à l’individu au détriment d’une pensée politique pour l’utilisation des nouvelles technologies : « le transhumanisme, dans son ensemble, a une portée planétaire ; mais le salut est ici uniquement pensé pour l’individu, au détriment de tout projet collectif. Ce courant émerge par conséquent dans un contexte souvent libertarien, et se distingue par un certain mépris du politique ; le « grand récit » est ici davantage à chercher du côté des technosciences. Or, il y a lieu, ici, d’objecter une notion fondamentale : la fonction symbolique de l’être humain, être de langage capable de résister aux instincts et automatismes – doué, également, d’une aptitude à l’inutile »

https://unesco.delegfrance.org/ETHIQUE-DE-L-INTELLIGENCE-ARTIFICIELLE-DES-DONNEES-ET-DU-TRANSHUMANISME

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