La phrase du jour, par Raphaël Gaillard, psychiatre : « Le cerveau est fascinant, mais il a quand même des limites. C’est comme si au travers de l’évolution, il avait été poussé jusqu’au surrégime pour nous permettre de faire tout ce que nous faisons, nous Homo sapiens. Et ce surrégime a un prix à payer. De temps en temps, notre cerveau a des bugs, il y a des choses qui déraillent et ce sont les troubles mentaux. Aujourd’hui, si la dépression, la schizophrénie, le trouble compulsif et toutes les maladies psychiatriques sont aussi fréquentes et avec la même fréquence sous toutes les latitudes, c’est le prix à payer de la puissance de notre cerveau. Maintenant, on augmente mécaniquement la puissance de quelque chose qui ne supportait déjà plus sa puissance. On devrait s’attendre à une augmentation du prix à payer et donc une augmentation de la fréquence des troubles mentaux »(1).
Raphaël Gaillard, psychiatre et directeur du pôle de psychiatrie de l’hôpital Sainte-Anne et de l’université Paris Cité, auteur de “L’homme augmenté”, Grasset, soutient que le cerveau humain “ne supporte pas tout” en particulier les implants cérébraux qu’on pourrait lui ajouter. Il évoque aussi une “dysharmonie” qui surviendrait en conséquence de l’augmentation de parties spécifiques du cerveau, de certaines compétences, au détriment de l’ harmonie d’ensemble. Augmenter l’humain aurait pour conséquence de le déformer et de rompre son harmonie.
1 – France Inter, 6 février 2024. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/grand-canal/grand-canal-du-mardi-06-fevrier-2024-1231153
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