Un bilan de santé obtenu via une dent connectée pourrait remplacer le bilan obtenu à la suite d’ une prise de sang. Les enfants vont être contents. Ce projet, qui consiste en l’implantation d’un biocapteur sur une dent, pourrait devenir réalité dès 2025. Et s’appuie sur le fait que la salive constitue “le miroir de la santé générale ». Facile à prélever, elle pourrait se substituer aux prises de sang … expliquent les chercheurs Matthieu Minty et Vincent Blasco-Baque de l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires de Toulouse, qui développent déjà un dispositif mobile, facilement utilisable, muni d’un algorithme prédictif de la glycémie, pour permettre aux patients diabétiques de suivre leur taux de glucose. Pour l’avenir, d’autres paramètres biologiques pourrait être suivis.
La salive, miroir de la santé générale.
“La bouche n’est pas qu’une simple porte d’entrée des aliments, à l’interface entre le monde extérieur et le système digestif. Les communications qu’elle entretient avec l’organisme sont riches et multiples. Elles reposent notamment sur les fonctions de la salive, dont les composants contribuent à la digestion, à l’immunité… “Des processus dans lesquels le microbiote buccal, l’un des plus abondants et des plus diversifiés de notre organisme, a un rôle déterminant. Il interagit avec le microbiote intestinal et entretient des liens étroits avec notre santé, raconte Vincent Blasco-Baque. Lorsque l’alimentation est durablement déséquilibrée ou que la santé bucco-dentaire est insuffisante, l’équilibre microbien local est perturbé». Le chercheur a par exemple décrit que des joueurs de rugby professionnels réalisaient de moins bonnes performances sportives lorsqu’ils avaient des maladies bucco-dentaires (caries, gingivites, parodontites…). « Et on sait que ces maladies bucco-dentaires sont associées à certaines maladies cardiovasculaires, respiratoires ou neurodégénératives. Des études récentes décrivent aussi que certains facteurs microbiens oraux jouent un rôle dans le risque de développer certains cancers, ou une fibrose du foie» (1).
Matthieu Minty est chercheur au sein de l’équipe Incomm : microbiote oral – facteur de risque du phénotype cardio-métabolique, dirigée par Vincent Blasco-Baque, à l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires de Toulouse (i2MC, unité 1297 Inserm/Université Toulouse III – Paul-Sabatier).
1 – Magazine de l’Inserm, n°56.
0 commentaire