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Un Rembrandt, mais peint par une intelligence artificielle

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Plus de 400 ans après la mort de Rembrandt, des historiens néerlandais de l’art ont fait le pari fou de créer un tableau, certes à la manière du maître hollandais, mais  grâce à une intelligence artificielle, un algorithme très puissant et une imprimante 3D. On savait que l’IA pouvait composer de la musique, on sait maintenant qu’elle peut aussi peindre. Soit en copiant une oeuvre, soit en imitant le peintre. 

Le projet, baptisé “The Next Rembrandt” (cf illustration), date de 2013, lorsque des chercheurs de l’université de Delft déclarent vouloir reproduire un Rembrandt sans peinture ni pinceau. Pour obtenir le résultat final, ils ont numérisé une toile originale du peintre, puis ont imprimé leur copie en 3D.  Cette reproduction de tableaux ouvre la voie à un champ infini de possibilités pour les conservateurs de musées. La technique peut se révéler particulièrement utile lorsque la toile originale est en restauration ou trop fragile pour être exposée. Le musée pourra proposer une toile « bis » à ses visiteurs.

 

THE NEXT REMBRANDT

 

Intelligences artificielles : les nouveaux faussaires

En 2016, une autre étape a été franchie : il ne s’agissait plus de copier un tableau, mais bien de l’inventer. Cependant, avant de pouvoir « imiter » le peintre, il a fallu comprendre sa manière de peindre. Et le maître hollandais n’a pas été choisi au hasard : la beauté de ses toiles repose sur la technique du « clair-obscur », c’est-à-dire sur un habile contraste entre un fond très sombre et des visages baignés de lumière. Pour y arriver, plus de 300 tableaux ont été scrutés à la loupe et scannés en très haute définition pour être certain d’en capter tous les détails. Le sujet du tableau a été défini par les chercheurs en compilant et en analysant les sujets de toutes ses œuvres. Il fallait trouver un sujet que Rembrandt aurait pu peindre pour que cela soit crédible. Ce projet de peindre à la manière de Rembrandt a nécessité la puissance impressionnante d’un algorithme, capable de détecter plus de 60 points précis qui font d’une peinture de Rembrandt une pièce unique. Il s’agit alors, en quelques sortes, de la “signature” du peintre. Ces 60 points ont été très utiles pour déterminer l’inclinaison de la tête, l’écartement des yeux, ou la forme de la bouche tels que les peignait réellement Rembrandt.

A partir de là, les historiens de l’art ont pu trouver un modèle type d’yeux, de nez ou de bouche, peints par le peintre, grâce à une superposition des différents tableaux.  L’ordinateur a ensuite rendu une œuvre numérique inédite au bout de 500 heures de calculs, tout de même.

Les universitaires néerlandais à la tête du projet ne se sont pas arrêtés là. Ils avaient devant eux une reproduction parfaite d’une toile réalisée à la manière de Rembrandt, mais sans le relief laissé par les coups de pinceaux, cela ressemblait davantage à une photo. C’est à ce moment qu’intervient l’imprimante 3D. L’algorithme a donc procédé à une identification du nombre de couches de peinture laissées par le Maître pour établir la dose d’encre à déposer sur la toile. Les gouttelettes de peinture sèchent automatiquement lorsqu’elles sont en présence de rayons UV et donnent un rendu proche de la peinture à l’huile, utilisée au XVII.

 

Pour aller plus loin : 

 

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