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Les faiblesses des jumeaux numériques.

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Après avoir suscité de grands espoirs pour la recherche en santé, les jumeaux numériques n’ont plus le vent en poupe. Représentations virtuelles d’individus à partir d’agrégats de leurs données, les jumeaux numériques seraient dépassés par les organoïdes, capables – eux – de reproduire des mécanismes biologiques.  Les organoïdes seraient donc aujourd’hui plus utiles pour modéliser des pathologies du corps humain que des jumeaux numériques. Les organoïdes se définissent comme des ” représentations en culture in vitro d’organes maintenus en 3D (…) des architectures et des fonctionnalités qui se rapprochent de celles des tissus dont elles dérivent. Tels des miniorganes, elles sont formées à partir de cellules souches, ou de cellules progénitrices un peu plus différenciées, qui s’auto-organisent dans un environnement 3D adapté (hydrogel, environnement matriciel poreux…) », selon l’INSERM. 

Les jumeaux numériques,  présentent ainsi deux principales faiblesses :

Cette simulation du corps humain permettrait en théorie de tester des hypothèses de recherche et de traitements, avant d’effectuer des essais cliniques chez l’humain. Néanmoins, « nous sommes encore très loin de pouvoir construire une copie in silico [c’est-à-dire sous forme de données sur un ordinateur, ndlr.] d’un individu entier ! » assure Sarah Zohar. « Et surtout, nous n’en avons pas besoin, complète Hugues Berry. Le jumeau numérique est un concept qui vient de l’industrie, et pas des sciences du vivant. Or, dans l’industrie, on modélise rarement la totalité d’un produit, mais le plus souvent l’une de ses parties, par exemple l’aile d’un avion, ou une turbine. En médecine, nous sommes déjà capables de simuler des mécanismes biologiques et de produire des modèles d’organes et de tissus – comme les organoïdes. » Pourquoi, dans ces conditions, serait-il nécessaire de simuler l’intégralité d’un organisme dont la complexité outrepasse encore nos connaissances et nos outils de calcul ? » expliquent dans le magazine de l’INSERM (1) les chercheurs Zarah Zohar responsable de l’équipe Inserm/ Inria HekA (Health data- and model- driven Knowledge Acquisition) et Hugues Berry, adjoint au directeur scientifique d’Inria pour la santé et la biologie numérique.

Le jumeau numérique qui n’est ni vivant (donc non évolutif), ni une représentation complète de l’individu (donc non représentatif d’un individu qui n’existe que dans sa totalité), constituerait alors une modélisation insuffisante pour la recherche en santé. Dans ce contexte, le mot jumeau, c’est à dire “pareil. sosie. égal. réplique »(2), ne présente ces caractéristiques que partiellement et pour un infime instant. A l’instant suivant,  l’individu biologique – vivant- a évolué, tandis que le jumeau numérique – non vivant – ne le peut. De ce point de vue, si le jumeau numérique (avatar) d’un individu existe dans le métavers, il constitue pour un individu non pas un prolongement ou un double, mais bien une incarnation frictionnelle.

1 – 

Inserm, le magazine n°53

3- https://www.cnrtl.fr/synonymie/jumeau

 

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