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Homo sapiens : un néocortex pas comme les autres

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Qu’est-ce qui différencie l’Homo sapiens des autres mammifères ? Des particularités structurelles et fonctionnelles du néocortex sont à l’origine de cette spécificité. Le néocortex est « le centre des fonctions cognitives supérieures comme la perception, la prise de décisions ou encore le langage ». Les spécificités des mammifères (espèce dont fait partie l’Homo sapiens) relèvent de l’existence de glandes mammaires et d’un néocortex. Dans un article initialement publié dans Nature et qui est également disponible sur le site de l’US National Library of Medicine, Pasko Rakic, un chercheur spécialiste en neurosciences, notamment du développement du cortex cérébral, affirme que le néocortex est une addition relativement nouvelle, du point de vue de l’évolution, au sein de notre cerveau.  

Le néocortex : structure maîtresse des capacités cognitives humaines

            Le néocortex est le fruit de l’évolution. Dans le cadre de la théorie du cerveau tri-unique, développée par le neurobiologiste Paul McLean, l’évolution du cerveau humain s’est produite en trois phases distinctes au cours desquelles sont apparues dans l’ordre évolutive le cerveau reptilien, le cerveau paléo-mammalien ou limbique et le cerveau humain dit également néo-mammalien ou néocortex. Fortement contestée, en raison d’une vision stratifiée et hiérarchisée de la structure cérébrale, la théorie du cerveau tri-unique permet cependant d’offrir une description générale de la structure du cerveau.

            L’importance du néocortex est également soulignée par des chercheurs français. Dans leur livre “Le cerveau sur mesure”, Jean-Didier Vincent, neurobiologiste et membre de l’Académie des sciences et Pierre-Marie Lledo directeur de recherche à l’Institut Pasteur, soulignent que “la taille du néocortex varie d’une espèce à l’autre” et que tandis qu’il représente chez la musaraigne “20% du poids de total du cerveau, il représente 80% de celui de l’humain”. D’un point de vue fonctionnel, le néocortex est impliqué dans les plus hautes fonctions cognitives telles que la perception, la motricité, le raisonnement spatial ou encore le langage. Mais, c’est davantage les spécificités structurelles et fonctionnelles du néocortex qui nous différencient des autres mammifères.

Les spécificités structurelles et fonctionnelles à l’origine de l’unicité du néocortex humain

            La taille du cerveau est importante mais ne garantit pas, à elle seule, l’exécution de fonctions cognitives complexes. La spécificité de l’Homo sapiens viendrait plutôt de l’existence d’un néocortex structurellement et fonctionnellement différencié. Physiologiquement, « le néocortex possède une structure feuilletée » au sein duquel la densité neuronale moyenne est de 100 000 neurones par millimètre, soit « 20 milliards de neurones et 200 000 milliards de synapses ». L’agencement complexe des « lignées d’interneurones du cortex cérébral » est complété par une diversité des cellules neuronales.

La spécificité du néocortex de l’Homo sapiens est la plus significative d’un point de vue fonctionnel. Dans un article publié le 19 janvier 2017 dans le journal PLOS Biology, deux chercheurs de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, Joana Lourenço et Alberto Bacci, s’appuyant sur des travaux menés par plusieurs groupes de scientifiques, mettent en perspective la spécificité de l’Homo sapiens par rapport à d’autres mammifères à travers l’existence d’une plasticité synaptique au niveau du néocortex conférant ainsi un haut degré d’exécution de tâches cognitives complexes. Auparavant, une équipe de chercheurs menée par Viktor Szegdi, chercheur au département de physiologie et de neurosciences à l’Université de Szeged en Hongrie, avait démontré que la spécificité du néocortex des humains tenait de l’existence d’une plasticité neuronale au niveau de synapses spécialisées qui coordonnent le fonctionnement des hautes fonctions cognitives chez l’Homme.

 

1) Jean-Didier Vincent, Pierre-Marie Lledo, “Le cerveau sur mesure”, Odile Jacob, 2012, p. 255.

2)Christof Koch, « À la recherche de la conscience – une enquête neurobiologique », Odile Jacob, 2006, p. 87

1 commentaire

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