Il faut prendre les indices polygéniques avec énormément de pincettes. Dans le domaine de l’éducation en particulier, prédire le futur du comportement d’un enfant en se basant sur des données génomiques individuelles parait hasardeux. Un état des lieux, “Ethics, genomics and éducation“, vient d’être dressé à ce sujet par le Nuffield Council on Bioethics, un comité d’éthique indépendant, en Grande Bretagne.
1 – Les avancées de la recherche pour les processus qui relient les différences génétiques à la variation des phénotypes (caractéristiques mesurables) liés à l’éducation.
“Les progrès de la génomique ont permis aux chercheurs d’identifier des variants génétiques spécifiques associées à des traits et à des caractéristiques qui ont un impact sur l’éducation ou qui s’y rapportent, comme les troubles mentaux, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et le nombre d’années passées dans l’enseignement. Ces études ont permis de mettre au point des indices polygéniques (IGP) qui visent à saisir une partie de la prédisposition génétique d’un individu à un certain trait, en combinant des milliers de variantes génétiques. Dans un contexte de recherche, les IGP peuvent aider à démêler les racines des disparités éducatives d’une génération à l’autre et à déterminer s’il est possible d’identifier les enfants les plus susceptibles de tirer profit d’un environnement d’apprentissage particulier”. En dehors du contexte de recherche, les applications pour le grand public et pour des prédictions individuelles sur les résultats éducatifs sont aujourd’hui hasardeuses.
2 – Les raisons de se pencher sur le problème :
- “Peu de discussions dans la littérature académique et grise qui identifient et explorent ces questions éthiques,
- Augmentation de l’accès aux tests génomiques, par le biais de sociétés de tests génétiques directes au consommateur,
- Pression sur les écoles pour qu’elles fournissent un soutien approprié aux besoins éducatifs spéciaux et au handicap,
- Appétit politique pour l’innovation basée sur les données“. `
3 – Les conclusions du rapport : ” Les indices polygéniques de réussite scolaire sont de piètres outils de prédiction des résultats individuels, ce qui limite leur utilité et soulève d’importantes questions éthiques. Cela limite leur utilité et soulève d’importantes questions éthiques quant à savoir si, quand et comment ils pourraient être appliqués dans l’éducation (…). Les malentendus découlant de la complexité de la science, de ses limites et de la manière dont elles sont communiquées pourraient contribuer à une volonté de les transposer prématurément dans l’enseignement”.
Il apparait ainsi que les technologies ne sont d’aucune utilité pour une quelconque personnalisation des apprentissages.
Meaburn, EL. (2025) Navigating genomics and education: insights, opportunities and challenges, Nuffield Council on Bioethics and Nuffield Foundation.
Ethics, genomics and education: Findings from a workshop exploring the ethical landscape of using polygenic indices in education. 24 avril 2025.
Traduit avec DeepL.com
0 commentaire