pour Pour Wladimir Poutine, le développement des biotechnologies et des greffes d’organes humains autorise les individus à “vivre de plus en plus longtemps, et même accéder à l’immortalité“ https://www.anthropotechnie.com/quand-poutine-et-xi-debattent-en-riant-de-limmortalite/ ?
Au delà des fantasmes d’immortalité propres à certains dictateurs et à quelques milliardaires de la Silicon Valley, qu’en est-il réellement ? Il existe aujourd’hui plusieurs manières d’envisager la fabrication d’organes humains. Une piste principale, celle des xenogreffes, est actuellement explorée, pour pallier la pénurie d’organes pour les greffes. Une autre piste, celle des organoïdes, est explorée dans des objectifs de recherche sur le développement des maladies et l’efficacité des médicaments.
Organes prélevés sur des animaux génétiquement modifiés : des essais en cours.
Des cochons, génétiquement modifiés, sont élevés pour être compatibles avec les humains. Ils constituent des réservoirs d’organes, reins, poumons, foie, cœur … à transplanter. L’élevage de cochons génétiquement modifiés, que certains qualifient d’”humanisés”, a été rendu possible par les avancées de la technologie de l’édition du génome. Le procédé permet de rendre les organes animaux compatibles avec les organes humains, d’un point de vue immunologique. La société eGenesis, aux Etats-Unis, élève dans cet objectif des cochons génétiquement modifiés.https://egenesisbio.com/xenotransplant/. Pour ces greffes d’organes issu d’espèces non humaines, nommées “xénogreffes”, des essais « compassionnels », c’est-à-dire s’il n’existe pas d’autre traitement possible, sont en cours sur des patients aux Etats-Unis : « à ce jour cinq xénotransplantations chez des patients vivants ont été réalisées à travers le monde. Quatre des cinq patients sont décédés. Aucune information n’est publiée sur le cinquième. Ces décès montrent également les limites des greffes compassionnelles, qui s’adressent des patients graves et fragiles, avec un risque de décès très élevé” (2) indique l’Agence de la Biomédecine, en France. Le magazine Nature relatait, début septembre, le cas d’un homme de 67 ans, vivant plus de 6 mois après avoir reçu une greffe de rein issu d’un cochon génétiquement modifié, ce qui est salué comme une performance dans ce domaine https://www.nature.com/articles/d41586-025-02851-w
Organes créés à partir de cellules souches IPS : des recherches en cours.
Une cellule humaine, reprogrammée génétiquement, peut se développer en n’importe quel organe du corps humain. Une technologie récente consiste à prélever une cellule chez un adulte (peau, sang …) et à la reprogrammer génétiquement pour la rendre pluripotente (IPS, pour Induced Pluripotent Stem cells) (1), c’est à dire capable de se multiplier à l’infini et de se différencier dans tous les types de cellules qui composent un organisme adulte, exactement comme le ferait une cellule d’embryon. Ainsi reprogrammée les cellules ont la capacité de se transformer, in vitro, en répliques d’organes, plus ou moins complets en fonction des objectifs de la recherche : les organoïdes. Il existe des organoïdes de reins, de poumons, de cerveau, d’intestins, de muqueuse utérine … Si ce processus de retour de la cellule à un stade de développement antérieur est couramment réalisé dans les laboratoires, restent de sérieux écueils : la cellule conserve parfois des marques de son vieillissement ou des anomalies acquises au cours de son existence passée. Des mutations aléatoires, conséquences de la reprogrammation, seraient en outre observées.
Aucun organoïde n’a été greffé sur un humain à ce jour. Des organoïdes de cerveau, d’intestins ou de foie sont testés sur des rongeurs dans des objectifs de recherche.
1 – Quand on réactive la pluripotence, on éteint les gènes de différenciation exprimés par la cellule au stade adulte. Le procédé a valu le prix Nobel de médecine à Shinya Yamanaka, le chercheur japonais qui a mis au point la technique en 2012.
0 commentaire