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Les promesses des "brain spas" ou "brain wellness clinics ».

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Présentée comme un centre de bien-être pour le cerveau ou “brain spa”, une nouvelle clinique installée à New-York propose des traitements à base de Ketamine, une molécule traditionnellement connue pour ses propriétés anesthésiantes et plus récemment comme anti-dépresseur (1). Selon le quotidien New-York Times, le créneau semble attractif pour les investisseurs : “Investors are banking on various psychedelic start-ups, including delivery services and luxury travel offerings. Nushama is just one example of what many see as the next frontier in health, which, thanks to legal loopholes and a patchwork of compelling research, is able to operate with limited oversight. The F.D.A. doesn’t authorize ketamine for mental health treatment, though it allows the drug to be used as a sedative, making it possible to get a prescription in New York. It has authorized a version of ketamine, called esketamine, which is administered as a nasal spray, to be used for mental health, but only for treatment-resistant cases of depression — and while esketamine contains a molecular component of ketamine, the F.D.A. says these drugs are not the same.  In other words, ketamine treatment at Nushama is an “off-label” use of the drug, and representatives from the F.D.A., Federal Trade Commission and the United States Drug Enforcement Administration said they do not regulate off-label drug use, and therefore cannot comment on clinics like Nushama » (2).

Evoquant l’émergence de  « brain wellness clinics », Anna Wexler,  professeur à l’université UPenn (Department of Medical Ethics & Health Policy, Perelman School of Medicine, University of Pennsylvania) anticipe un rapide essor de ces établissements  : “If/when MDMA is approved (likely for PTSD) I expect that we’ll see a huge increase in “brain spas” promoting it for all sorts of off-label indications » (3).  A. Wexler alerte depuis plusieurs années sur les promesses excessives des promoteurs de certaines neurotechnologies, les risques pour la santé des personnes et les déséquilibres dans le rapport coût/efficacité de bon nombre des dispositifs proposés.

Plus largement, le recours au terme « brain spa » illustre le problème de la frontière entre les objectifs médicaux et les objectifs non médicaux du recours à certaines substances chimiques et les difficultés de régulation qui en sont la conséquence.  Les travaux de recherche menés par Pascal Nouvel sur l’histoire des substances psychotropes, en particulier depuis l’apparition des psychostimulants au 19e siècle, ainsi que ceux de François Dagognet sur la nature du médicament moderne remettent en perspective les enjeux dans ce domaine. Quand une substance chimique, disponible sur le marché, apparaît comme efficace sur des individus bien portants, une demande sociale émerge et il faut alors se demander quelle est la légitimité du recours à de telles substances. 

 

1- https://www.vidal.fr/actualites/26778-depression-la-ketamine-porte-d-entree-vers-de-nouveaux-traitements.html

2- Marisa Meltzer and A Ketamine Clinic Treads the Line Between Health Care and a ‘Spa Day for Your Brain’. The New-York Times.

3 – 

 

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