La phrase du jour est de David Bikard, directeur du laboratoire de biologie de synthèse à l’Institut Pasteur. Une IA serait-elle capable de créer de nouvelles formes de vivant et éventuellement de nouveaux virus humains? En réponse à cette question, D. Bikard explique comment, récemment, des chercheurs ont pour la première fois entraîné un modèle sur des bases de données de génétique, puis lui ont demandé de recréer le génome d’un virus de bactérie. “Un virus de bactérie n’affecte que les bactéries et ne représente en tant que tel aucun danger pour nous. En revanche, si l’on est capable de créer un virus de bactérie et que ça marche, ce qui vient d’être réalisé, est-ce que l’on serait capable de le faire aussi pour des virus humains ? Potentiellement et techniquement, oui. Il y a tout un tas de virus humains qui ne sont pas plus compliqués que des virus de bactéries. Donc, il y a des questions éthiques sur ces modèles génératifs à la ChatGPT (…) capables de créer des séquences d’ADN cohérentes qui pourraient créer de nouvelles formes de virus”.

Aujourd’hui, “Les gens qui ont fait ces entraînements là ont exclu de l’entrainement toutes les séquences connues de virus humains. Cela fait que le modèle n’a pas appris à quoi ressemble un virus humain et donc il n’est pas capable d’en générer de nouveaux. Mais on peut très bien imaginer que quelqu’un d’autre, moins bien intentionné, refasse ces entraînements en incluant ces séquences potentiellement dangereuses…“.

Brut. Manipulations génétiques, virus créés par l’IA, bactéries miroirs : quelles limites à la recherche scientifique ? Publié le 11 octobre 2025. 21.50. https://www.brut.media/fr/videos/sciences-technologies/sciences/manipulations-genetiques-virus-crees-par-l-ia-bacteries-miroirs-quelles-limites-a-la-recherche-scientifique