Le mot profilage traduit la volonté de créer un contour, une esquisse, une silhouette … bref une démarche assez peu précise https://www.cnrtl.fr/definition/profilage… En Inde, le profilage cérébral des suspects est néanmoins en passe de devenir une pratique courante. “Une technologie médico-légale (…) passe au crible les enregistrements cérébraux à la recherche d’indices sur la culpabilité ou l’innocence d’un suspect. De nombreux neuroscientifiques sont sceptiques, mais cette technologie est en train de s’implanter dans d’autres pays“. Dans un article du magazine Science, du 15 mai 2025, intitulé Mind reader https://www.science.org/content/article/indian-police-are-trying-read-minds-suspects-over-neuroscientists-objections, est présenté le dispositif BEOS, Brain Electrical Oscillation Signature Profiling, développée par la société Axxonett. Basée sur l’idée que “ les émotions et les sensations physiques associées à une expérience laissent des traces dans le cerveau”, cette technologie associe EEG (electro-encephalogramme) et algorithmes dédiés. En pratique, les policiers utilisent l’intelligence artificielle pour interpréter des réactions du cerveau à certaines phrases, à la recherche de signes qui seraient révélateurs d’une participation à un acte criminel : “ 700 enquêtes policières menées en Inde depuis le début des années 2000, au cours desquelles des suspects accusés de crimes graves tels que le meurtre, le viol et le terrorisme ont été soumis aux tests BEOS” relate le magazine. Le développement de cette technologie inquiète, tant ses bases scientifiques semblent hasardeuses : “Nos souvenirs sont très malléables et il n’est pas facile de distinguer leurs fondements neurobiologiques de ceux de phénomènes similaires, tels que les faux souvenirs ou l’imagination, ajoute Anthony Wagner, psychologue à l’université de Stanford et directeur du Stanford Memory Lab. Un signal neuronal détecté par BEOS pourrait en fait refléter un souvenir généré lors de l’interrogatoire d’un suspect, plutôt qu’un souvenir réel du crime, suggère-t-il.”
Le cas du BEOS illustre la nécessité de mettre en place des réglementations correspondantes dans le domaines des neurotechnologies. En France, pionnière dans ce domaine, une étape importante a été franchie dans ce domaine à l’occasion de la dernière loi de bioéthique avec l’interdiction, dès 2021, du recours à des IRM fonctionnelles dans le domaine judiciaire. Des principes clairs, édictés dans une Charte française de développement responsable des neurotechnologies, https://back.agence-biomedecine.fr/uploads/Charte_de_developpement_responsable_des_neurotechnologies ,co-élaborée par les acteurs à la fois publics et privés, pilotée par l’Agence de la biomédecine, a pour objectif encadrer la politique d’innovation dans ce domaine et d’anticiper, en amont, l’émergence de neurotechnologies problématiques.
Traduit avec Deep L
0 commentaire