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En 2042, les enfants auront-ils des "assistants éducatifs virtuels" ?

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 En 2042, les enfants auront-ils des “assistants éducatifs virtuels » personnalisés ? Activés par des intelligences artificielles, ces “assistants éducatifs virtuels” s’adaptent aux besoins scolaires de chaque enfant. Afin de déterminer dans quelle mesure ces assistants virtuels pourraient venir en aide efficacement aux enfants durant leur scolarité,  plusieurs hypothèses sont débattues dans un podcast produit par l’hebdomadaire britannique The Economist : https://www.economist.com/podcasts/2022/06/20/the-future-of-education.  Au delà du caractère un peu spectaculaire de l’expression “assistant éducatif virtuel » le débat porte sur l’intérêt de tels  « assistants » qui pourraient disposer d’ une gamme de compétences très diverses, depuis le soutien ponctuel jusqu’à l’hypothèse très radicale d’assistants qui remplaceraient les professeurs…

Ce podcast illustre l’actualité du sujet : la  recherche est aujourd’hui intense pour développer des outils numériques pour l’éducation et la formation.  D’un coté et à première vue, il ne parait alors pas très raisonnable de confier à des technologies numériques et algorithmiques un rôle social complexe, essentiel à la société et à son avenir. La mise en place et la généralisation de tels systèmes se heurterait probablement au problème des inégalités d’accès liées au coût du matériel technologique. D’un autre coté on peut se demander pourquoi la société devrait se priver de l’apport de nouvelles sciences développées autour de la manière dont le cerveau apprend, et de technologies conçues justement pour faciliter le parcours scolaire de certains enfants ? Environnements numériques en réalité augmentée ou virtuelle; documents video, multimédia, interactifs … : ces technologies sont issues de sciences « pour »  l’éducation et non de sciences « de » l’éducation comme le soulignait justement Gregoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives de l’éducation, Université Paris Cité, à l’occasion d’une conférence « La recherche se mobilise face aux inégalités éducatives »,  organisée par le CNRS le 29 juin dernier https://www.cnrs.fr/fr/conference-de-presse-la-recherche-se-mobilise-face-aux-inegalites-educatives . La mise au point des ressources numériques pour les apprentissages constitue un domaine de recherche très actif : «  L’évolution permanente des technologies, de leur disponibilité dans les classes et nos des classes, ainsi que des activités pédagogiques avec ces outils, exigent de la recherche un engagement toujours plus important et un renforcement de d l’interdisciplinarité (psychologie, sciences du langage, sciences de l’éducation, informatiques, sociologie …) pour comprendre le rôle des technologies numériques dans les apprentissages et les nouvelles interactions qu’elles favorisent » détaillent Franck Amadieu, professeur des universités, laboratoire CLLE et Isabel Colon de Carvajal, maîtresse de conférence en sciences du langage à l’ENS de Lyon et laboratoire ICAR. 

Une des limites à fixer à ces technologies est de pas enfermer l’enfant dans un profil rigide et pré-déterminé.  L’enfant se développe à des rythmes différents en fonction des âges et des individualités, a rappelé G. Borst. Les connections neuronales se reconfigurent en permanence en fonction de compétences antérieures, d’expériences nouvelles et de l’environnement. Le parcours des enfants est en perpétuelle évolution. L’objectif est alors, pour les technologies,  d’accompagner et de guider les apprentissages tout en respectant les trajectoires individuelles.

Si certains se demandent ce que le recours à l’écriture avait induit de nouveau dans les processus cognitifs, quelles pourraient être les conséquences sur le développement cognitif d’un recours qui serait généralisé à de tels outils technologiques d’apprentissage. Peut-on imaginer à ce sujet l’émergence de nouveaux systèmes cognitifs ou même de nouvelles compétences ? : « nous sommes des êtres symboliques (…) par le biais de notre utilisation de l’espace : nous faisons référence spontanément à l’espace pour structurer notre pensée et pour représenter … Ce qu’il faudrait donc étudier sont les conséquences de cette interaction : se crée t-il de nouvelles compétences ? La réponse implique une recherche interdisciplinaire qui ouvre à d’autres questions, par exemple sur les rapports entre la diagrammatisation et d’autres capacités cognitives critiques telles que le langage et la méta-cognition » explique Valéria Giardino, Chargée de recherche CNRS, Institut Jean Nicot. Passionnantes ouvertures …

 

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