La notion de dignité humaine semble évoluer et se prêter à de nouvelles interprétations. Elle se comprendrait ainsi de moins en moins comme une valeur substantielle et de plus en plus comme une déclinaison de l'”autonomie”, de responsabilité personnelle : “l’évolution conceptuelle est particulièrement visible dans les débats sur la fin de vie, où l’on invoque la notion de dignité pour défendre le droit de chacun·e à définir ce qu’est une vie digne pour soi-même” interprète Ines Poyet, dans la Revue de presse de l’Espace Ethique Ile de France (une revue de presse internationale, publiée tous les deux mois, indispensable à qui s’intéresse aux sujets de bioéthique).
“La plasticité de la notion de dignité en fait un instrument facile à utiliser pour exclure, interdire, ou établir des frontières morales. Certain·es lui reprochent d’être trop abstraite voire moralisatrice. L’histoire de la notion met d’ailleurs en évidence cette tension : tandis que pour Kant la dignité se caractérise par l’idée que la personne ne doit jamais être traitée seulement comme un moyen mais toujours aussi comme une fin, l’usage historique du terme dignitas fait plutôt référence au rang social et à l’honneur. Ainsi, la dignité renvoie-t-elle à une valeur universelle inhérente à tout être humain ou vient-elle établir des hiérarchies morales ? “
Actualités de la recherche en éthique. Revue de presse nationale et internationale. Espace Éthique Ile de France. Décembre 2025. N°16. https://www.espace-ethique.org/sites/default/files/2025-12_revue_de_presse_ndeg16.pdf
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