Les lunettes intelligentes reconnaissent et décodent les émotions de la personne qui est en face de soi. Les laboratoires d’universités américaines prestigieuses telles tels que le MIT Media Lab ou le Wall Lab de l’Université de Stanford travaillent d’arrache pied à leur mise au point.
Le visage est en effet un puissant vecteur d’émotions. L’objectif affiché est thérapeutique : envisagée sur le long terme, la reconnaissance des émotions d’une personne permettrait de détecter les signes avant coureur d’un mal-être. Ces lunettes intelligentes sont aussi destinées à faciliter le quotidien des aveugles, aider les enfants autistes à identifier des émotions de leur interlocuteur …On imagine facilement les autres utilisations de ces lunettes dans le domaine judiciaire, en marketing, bref dans un grand nombre de domaines.
Le pionnier de la reconnaissance faciale des émotions se nomme Paul Eckman. Le psychologue américain a mis au point, dès les années 1960, un registre de 10 000 émotions reconnaissables d’après une certaine expression faciale. Aujourd’hui les programmes informatiques de reconnaissance des émotions sont encore basés sur ces travaux. Ils comparent les mouvements du visages au référentiel et en déduisent de quel type d’émotion il s’agit. Les travaux de Paul Ekman ont trouvé un autre débouché dans le domaine de la robotique. Apprendre aux robots à reconnaître les micro-expressions du visage des humains leur permet de s’adapter à l’ état d’esprit de leur interlocuteur, de synchroniser l’attitude, le comportement et la conversation. Un robot enseignant qui détecte une colère chez son élève agira en conséquence.
Il existe cependant un obstacle à la fiabilité de cette technique, d’ailleurs commun à toutes les mesures des émotions, en dehors des lunettes. En pratique, la conscience que les émotions sont mesurées augmente le stress, et donc les émotions de la personne analysée.
Pour en savoir plus :
A (re)voir l’émission “Peut-on mesurer les sentiments” diffusée sur Arte le samedi 4 novembre à 22h15.
La recherche dans le domaine de l’autisme : http://wall-lab.stanford.edu/projects/autism-therapy-on-glass/
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