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A lire : le cerveau cognitif et ses 100 milliards de neurones

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Le regain d’intérêt pour le cerveau est indéniable, au delà de son importance en tant que modèle de l’intelligence artificielle.  Pour répondre aux innombrables questions sur le fonctionnement cérébral, voici un “panorama de nos connaissances actuelles sur la cognition, entendue comme théorie générale de la reconstruction, par le cerveau, du monde extérieur, de sa présentation à la conscience active, de la décision et de l’élaboration des actes moteurs” , tel que le présente l’auteur de l’ouvrage, le chercheur Remy Lestienne.

le-cerveau-cognitifL’auteur rappelle les quatre grandes catégories qui caractérisent le cerveau : le cerveau conscient, le cerveau inconscient, les 52 zones du cortex cérébral et enfin le système limbique qui traite les émotions. Le livre porte uniquement sur le traitement des informations conscientes, à l’exclusion des émotions. Ni ordinateur, ni appareil photographique, le cerveau se caractérise selon l’auteur par sa complexité et son intentionnalité. L’extrême complexité provient de l’activité des 100 milliards de neurones, du traitement et la transformation de l’information. L’intentionnalité se dégage de la création de cohérences dans l’interprétation la plus probable de l’image présentée. L’évaluation de la probabilité des causes fonde ainsi  le théorème de Bayes ” c’est un modèle du monde qui est créé par notre cerveau et pas le monde lui-même : une des tâches importante des sciences cognitives expérimentales est de préciser les conditions de ce passage des données sensorielles à la conscience, entendue ici comme le théâtre des données sensorielles restituées, celle dont nous pouvons rendre compte par le discours ou l’introspection”.

Dans le cas de la capacité d’attention, si convoitée par les étudiants en période d’examens, l’auteur décrit une sorte de “tuning” que les réseaux de neurones doivent organiser. Cette stratégie complexe et focalisée requiert un effort volontaire vis-à-vis d’un objet enfoui dans un environnement dans lequel il se confond. Dans ce mécanisme, ” l’attention augmente la synchronisation entre les décharges neuronales des neurones de diverses aires visuelles”.  Il est maintenant admis que les systèmes neuromodulateurs jouent un rôle important dans le bon déroulement de cette attention focalisée, en particuliers la dopamine et la neuroadrénaline . Le rôle important des interactions du cerveau “affectif” dans ce processus n’est malheureusement pas abordé,  mais envisagé pour un autre ouvrage.

Comme souvent en arrière-plan des travaux de recherche en neurosciences et de la mise en valeur des automatismes biologiques, se profile la question du libre arbitre. L’auteur reconnaît que “ un grand nombre des chercheurs en neurosciences tendent à réduire la portée de cette fonction…” et que s’agissant du pouvoir créateur du cerveau et du libre arbitre, les sciences cognitives “patinent un peu“.

Remy Lestienne. Le cerveau cognitif. CNRS Editions, 2016.

le cerveau cognitif de Remy Lestienne

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