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TransAlgo : pour réguler le pouvoir des algorithmes

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Un algorithme « est une suite finie d’opérations élémentaires, à appliquer dans un ordre déterminé, à des données ». Le processus découlant de l’application algorithmique « permet de résoudre un problème spécifique». Les algorithmes sont utilisés pour proposer les meilleurs itinéraires de route, de nouvelles recommandations en matière d’achat de films ou de musiques sur internet sans parler des applications dans l’économie, la finance et même le droit. Les enjeux économiques sont importants. Pour Ilarion Pavel et Jacques Serris, auteurs d’un rapport du Conseil Général de l’Economie (CGE), à la demande de la secrétaire d’État au numérique Axelle Lemaire, sur les modalités de régulation des algorithmes de traitement des contenus, les algorithmes permettent un accroissement « des gains de productivité dans tout un ensemble de tâches administratives ». Selon le cabinet Tractica, le marché des systèmes d’intelligence artificielle pour les entreprises, utilisant donc les algorithmes, devrait croître de 43,5 milliards de dollars dans le monde entre 2015 et 2024. L’extension du champ d’application des algorithmes va de pair avec des réorganisations et restitutions spécifiques des données. Pour Dominique Cardon, sociologue français et enseignant à l’Université de Marne-la-Vallée, les algorithmes peuvent être distingués en quatre grandes familles selon les objectifs qui leurs sont assignés : la popularité, l’autorité, la réputation et la prévision. À la lecture de l’ouvrage de Dominique Cardon, « À quoi rêvent les algorithmes ? », on constate que les algorithmes « hiérarchisent l’information, devinent ce qui nous intéresse et sélectionnent les biens que nous préférons ». Ainsi, les algorithmes ont des effets concrets sur nos actions et nos vies.

La nécessité d’une régulation pour une meilleure transparence

Il est devenu nécessaire d’apporter une expertise et une aide à la décision concernant les enjeux entourant les algorithmes. L’utilisation des algorithmes, notamment par les géants du Net, pose des questions quant à la transparence de leur processus de fonctionnement. Les GAFA ou encore la plateforme Admission Post-Bac (APB) utilisent les algorithmes. Le rapport du Conseil CGE souligne qu’il est important, pour les pouvoirs publics, eu égard aux effets des algorithmes, de se doter de moyens permettant de « détecter l’existence de discriminations illicites et de vérifier la conformité aux lois et règlements ». Pour étudier les enjeux éthiques et favoriser la promotion des algorithmes, des chercheurs et experts évalueront et proposeront un guide de bonnes pratiques des algorithmes dans le cadre d’une plateforme collaborative scientifique coordonnée par l’INRIA intitulée TransAlgo. Le travail des scientifiques permettra d’accroître la transparence autour des algorithmes dont l’utilisation façonne profondément notre société. Axelle Lemaire, la secrétaire d’État au numérique, a mis l’accent sur le nécessité d’étudier, les compositions d’algorithmes Open Source. Aux États-Unis en août 2016, la DARPA a lancé l’initiative « Explainable Artificial Intelligence » afin de comprendre les effets des algorithmes. Du côté européen, l’unité de politique technologique de la Commission ouvrira une enquête sur la manière dont sont utilisés les algorithmes par les réseaux sociaux et les moteurs de recherche. Au sein de l’Union européenne, la protection des consommateurs via la transparence des algorithmes doit trouver son point d’équilibre avec la promotion d’une économie numérique dans laquelle un grand nombre d’entreprises sont amenées à utiliser les algorithmes.

 

Pour aller plus loin :

Rapport de la CGE “Modalités de régulation des algorithmes de traitement des contenus”

Les enjeux des algorithmes prédictifs

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