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Où sont les cloneurs ?

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Un mystère plane sur le clonage reproductif humain, et l’absence de recherche dans ce domaine, remarque Henry T. Greely, professeur de droit aux Etats-Unis, qui dirige le Stanford Center for Law and the biosciences. Mais pourquoi est-ce si surprenant, peut-on se demander,  puisque les recherches sur ces technologies sont interdites dans la plupart des pays ?

Depuis presque 7 ans, la communauté scientifique dispose de preuves solides que des embryons humains peuvent être clonés. Et nous savons depuis deux ans que des embryons de singes clonés peuvent se développer en des bébés singes. Donc pourquoi personne n’a t-il annoncé s’être engagé dans ce domaine ?” poursuit H. Greely dans un article intitulé Human reproductive cloning : The curious incident of the dog in the night-time. Avec la réussite du clonage d’une brebis, la célèbre Dolly, en 1997, puis de 6 primates en Chine en 2018, et la banalisation du clonage d’animaux de compagnie ou d’élevage, on pourrait s’attendre, selon H. Greely, à la poursuite d’expériences, en dépit des interdictions,  pour la mise au point de cellules souches embryonnaires humaines clonées.

A l’époque de Dolly, un vent de panique avait soufflé et de nombreux pays s’étaient rapidement dotés de dispositifs d’interdiction des technologies de clonage humain. Depuis, ça et là, des annonces spectaculaires ont provoqué l’émoi, et puis ont fait long feu. Ainsi les velléités de Clonaid, une organisation de la secte raélienne, se sont-elles tues. 

Les technologies de clonage humain visaient pour la plupart la création d’embryons clonés pour en extraire des cellules souches embryonnaires, et les utiliser à des fins de transplantation pour l’individu dont les cellules avaient été clonées. Les recherches dans cette direction n’ont pas abouti. Les cellules n’ont pas survécu. Une nouvelle technologie, plus simple et qui pose moins de problèmes d’ordre éthique, occupe maintenant le devant de la scène : les cellules souches pluripotentes induites, des cellules qui n’ont plus une origine embryonnaire mais qui sont “reprogrammées”.

Aujourd’hui la possibilité de modifier le génome via les “ciseaux génétiques” CRISPR Cas-9 change la donne. “Pourquoi se contenter d’une simple copie d’une personne vivante, alors qu’il est possible de réaliser une version nouvelle et améliorée” avance  H. Greely. Avant de souligner plus sérieusement que ces interrogations sont riches d’enseignement sur les différentes aspects des comportements sociaux, les réactions aux paniques morales,  et aux immenses enjeux dont sont porteuses les sciences du vivant.

 

Human reproductive cloning: The curious incident of the dog in the night-time

(traductions de la rédaction). 

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