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Orthosomnia : tracker le sommeil

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Tracker le sommeil est une tendance dans la Silicon valley. Les appareils visant à mieux dormir pourraient ainsi devenir des instruments aussi banals que les fitness trackers, pronostique The Economist(1). S’il est facile de se moquer de l’orthosomnia, le respect d’une orthodoxie dans les règles du sommeil, les enjeux de santé restent importants. 

Hugo Mercier, fondateur de la start up Dreem (2) , désigne le responsable des troubles du sommeil : l’américain Thomas Edison, inventeur de l’ampoule électrique à incandescence, celui par qui la dissociation de la nuit et du sommeil  est arrivé. “Edison déteste le sommeil. Il prétend que c’est une véritable perte de temps….Il invente ainsi l’ampoule avec l’objectif avoué de changer les cycles de la nature…. La nuit que l’on peut maintenant éclairer en permanence n’est plus nécessairement liée au sommeil. Devenue potentielle extension du jour, elle est passé sous la coupe d’impératifs socio-économiques “. “C’est ainsi qu’Edison posa la première pierre de l’édifice de la dégradation de notre sommeil” poursuit Hugo Mercier. 

Parmi les 80 milliards d’objets connectés (IoT) attendus pour les années 2025, quelques uns d’entre eux seraient dédiés au sommeil. La traque du sommeil, via la surveillance des ondes cérébrales, “aligns neatlly with Silicon Valley cult of productivity , and the constante search for “life hacks” that will make entrepreneurs more effectives, efficient and successfull”  ironise le magazine britannique The Economist. L’orthosomnia, “quête perfectionniste d’un sommeil idéal en vue d’optimiser les activités de jour” deviendrait un nouveau fléau. L’obsession des chiffres et des normes s’appliquerait aussi au sommeil. Le cerveau, autrefois forteresse préservée de toute intrusion extérieure par la très solide boîte crânienne, se laisse ainsi enregistrer et s’ouvre aux EEG, ElectroEncéphalogramme, banalisés et utilisables à domicile. 

Tracker le sommeil, c’est bien. Mais bien dormir, c’est mieux. De quelle manière ? La technologie développée par Dreem vise une réelle amélioration du sommeil. Un bandeau porté par le dormeur produit des stimulations sonores déclenchées à des moments précis de l’activité cérébrale, et permet ainsi d’améliorer la qualité du sommeil profond, explique Hugo Mercier dans un livre qui décrit le parcours financier de la start-up, son histoire entrepreneuriale.  Du point de vue des explications scientifiques et des possibilités d’améliorations réelles du sommeil, le lecteur reste un peu sur sa faim.  L’état des lieux reste à faire. Du point de vue économique, l’état des lieux est clair : “l’industrie du sommeil est un industrie de taille, pesant environ 80 milliards d’euro, en croissance de 5% à 10% par an”  avance Hugo Mercier. 

 

 

 

(1) Sleepless in Silicon valley. Why the techie obsession with sleep technology makes perfect sense. The Economist. may 18-24 2019. P. 58.

(2) A la conquête du sommeil. Hugo Mercier. Paris : Stock, 2019. 19 euros. 

 

 

 

 

 

 

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