La perpétuation de l’espèce humaine ne constituerait pas un bien dans la doctrine chrétienne. C’est ce que suggèrent les auteurs d’un rapport britannique émanant du Nuffield Council on Bioethics, comité d’éthique indépendant,  sur l’édition de génome. Au chapitre The interests of the future person, le rapport s’interroge sur la question de savoir si certaines vies ne sont pas pire que de ne pas exister et si l’existence constitue en soi un bénéfice : “St Augustine (along with the majority of the Church fathers) argues that marriage is good, though celibacy is better and virginity best; indeed, he does not appear to think that the perpetuation of the human species is a good in itself; see: Augustine, De bono coniugali“(1). Cette interprétation de la pensée de St Augustin laisse pour le moins perplexe. On peut se demander – même sans connaissances théologiques particulières – si elle ne manifeste pas une légère “mauvaise foi” en insinuant que la pensée chrétienne véhiculerait un message qui serait in-fine hostile à la perpétuation des humains ? Ou alors il s’agirait d’un contresens, lié à la défense du célibat et de la chasteté, laquelle fut prônée en effet dans les tous premiers temps du christianisme. Les hommes étant alors considérés comme des “temples de Dieu” devaient préserver leur pureté dans l’imminence du jugement dernier.Dans tous les cas cette posture surprend, de la part d’une institution certes privée, mais chargée d’animer le débat public au Royaume-Uni autour des avancées de la médecine et de la biologie.