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Fichiers d'empreintes génétiques et bio surveillance : et la vie privée ?

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A lire dans l’American Journal of Bioethics, AJOB, 17(5):1-3  : “Genetic fingerprints and national security”, de Beau P. Sperry, Megan Allyse et Richard R. Sharp

 

Plus de sécurité mais moins de liberté? Voilà le doute qui s’instaure à l’évocation des fichiers d’empreintes génétiques. Le fichier du FBI contient aujourd’hui 12 millions de profils génétiques! Les risques d’atteintes aux libertés individuelles que comporte ce type de surveillance doivent-t-ils être pris en compte pour ralentir leur expansion, se demandent les auteurs de l’article ? 

De biométrique, les technologies de surveillance seraient en passe de devenir génétiques. Les nouvelles technologies de  surveillance biométrique concernent les empreintes digitales, la reconnaissance faciale ou de la voix et le scan de l’iris. Des banques de données d’empreintes digitales sont utilisées par exemple depuis 2002 aux Etats Unis, depuis 2007 au Japon et depuis 2016 à Singapour . Les banques de scan d’iris sont en cours en Inde et aux Emirats Arabes Unis. Mais ce sont bien les fichiers génétiques qui pourraient se développer plus rapidement, à la fois pour la surveillance, par exemple au Koweit et les investigations criminelles en Danemark et en Suède. Quel est l’intérêt d’utiliser des marqueurs d’origine génétique pour la surveillance nationale et les activités de sécurité ? La réponse réside dans la facilité, la rapidité et la fiabilité  de ces procédés.

Si l’utilisation pour les investigations criminelles ne pose pas de problème, le recours à de telles pratiques pour la surveillance du territoire suscite en revanche des interrogations. L’obtention de données à caractères personnelles qui concernent la santé des personnes (accidents, prédispositions …), les relations familiales et les origines… pourraient constituer des atteintes aux libertés individuelles.  Les risques de mauvaise utilisation de ces données, malencontreuse ou malveillante ne sont pas non plus à négliger.

Pour limiter les risques d’atteinte aux libertés, les auteurs proposent de collecter le minimum de matériel biologique afin de limiter la quantité d’information qu’il est possible d’en extraire. Ils proposent également de clarifier les niveaux de ré-identification. La sécurité de telles bases de données et des bio-banques devrait également être améliorée. De nouveaux protocoles de sécurité devraient être élaborés. dans une plus large perspective, les auteurs suggèrent de développer des recherches communes entre responsables de la sécurité, généticiens et bioéthiciens, afin de déterminer si le coût social de ces pratiques ne l’emporterait pas, en définitive, sur les avantages dans le domaine de la sécurité. 

 

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