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Des chimères pour pallier à la pénurie d'organes humains

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De nouvelles pratiques de recherche consistent à créer des chimères pour remédier à la pénurie d’organes humains, pour des transplantations, comme modèles pour la recherche ou pour la thérapeutique. Une équipe de l’Université de Stanford vient ainsi d’annoncer la création d’hybrides de cellules humaines et de cellules de mouton. Une première destinée à des transplantations et au traitement du diabète. 

La prochaine étape de cette recherche consistera à implanter des cellules souches humaines dans les embryons de moutons modifiés génétiquement afin de recréer un pancréas compatible avec l’humain : “The next step is to implant human stem cells into sheep embryos which have been genetically modified so they cannot grow a pancreas, in the hope that human DNA will fill in the missing code (1)”. Des organes de porc, modifiées génétiquement pour plus de compatibilité, sont aussi utilisés pour remplacer des tissus ou organes humains. En janvier 2017, pour la première fois, des chercheurs avait créé des embryons chimères contenant des cellules souches humaines et porcines, selon une étude publiée dans la revue américaine Cell. Depuis de nombreuses années, des cellules humaines sont injectées dans des organes de souris pour développer des tissus et organes pour des transplantations, tester des médicaments ou encore étudier le développement de pathologies.

Qu’est-ce qu’une chimère ? au sens strict les organismes chimériques associent  selon Henri Atlan  «les propriétés de deux espèces différentes, comme moutons-chèvres, … produits par fusion d’œufs fécondés». Selon le généticien « il n’est pas correct de parler de chimérisme, et encore moins de « souris humanisée » comme on le lit parfois, quand on insère un ou quelques gènes d’origine humain dans une souris transgénique(1)». Cette précision apportée, reste à ce demander jusqu’à quel degré d'”humanisation”, il est possible de faire grandir des chimères en laboratoire.

Car  les chimères, pour constituer de bons modèles pour la recherche, doivent être suffisamment humanisées. Cette humanisation pose évidemment d’importants problèmes éthiques, en particulier quand les recherches concernent les primates. Quel degré de modification peut-on admettre dans le fonctionnement cérébral des animaux suite à l’apport de cellules humaines ? Quel degré d’humanisation est- il acceptable ? 

 

  

(1) World’s first human-sheep hybrids pave way for diabetes cure and mass organ transplants. The Telegraph, 17 février 2018.

(2) Henri Atlan. L’utérus artificiel. Paris : Seuil, 2005. P.74-75.

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