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Ce que le cerveau du corbeau nous apprend du nôtre...

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A lire dans la version numérique de Nautilus, magazine publié aux Etats-Unis : Why Neuroscientists Need to Study the Crow

En 2013, Andreas Nieder, chercheur à l’université de Tübingen (Bade-Wurtemberg, Allemagne) publiait une étude dans le magazine Nature Communications  sur le cerveau des corbeaux. Cette étude, revue et complétée, revient sur le devant de la scène : les corbeaux, dépourvus de néocortex ont une intelligence très développée, similaire à celle des primates. Apprendre le fonctionnement de leur cerveau pourrait donner des pistes de réflexions sur le cerveau humain.

 De l’intérêt du cerveau des corvidés

Du ver de terre au poisson, en passant par les chiens ou les oiseaux, tous les animaux qui peuplent la terre ont un corps différent. Tous représentent une formidable opportunité pour les chercheurs d’étudier leur organisme et de répondre à des questions spécifiques. L’objectif est de tirer des conclusions sur notre propre organisme à partir de l’étude de celui des animaux.

Les facultés cognitives animalières par exemple, restent encore largement inexplorées, tout particulièrement chez les oiseaux. Si on étudie depuis longtemps le cerveau des primates, on commence tout juste à s’intéresser à celui des corvidés. Chez ces oiseaux, les comportements sociaux sont très développés, de même que la hiérarchie au sein du groupe. On découvre de plus en plus de choses intéressantes pour l’étude et la compréhension du cerveau humain en observant et en analysant le fonctionnement du cerveau des pies, corneilles et geais. Avec des capacités intellectuelles impressionnantes, ils font partie des animaux les plus intelligents de la planète.

 Pas de néocortex mais une intelligence impressionnante

Les neurologistes s’accordent à dire que c’est grâce au néocortex que les individus sont capables de compétences cognitives sophistiquées. Or, l’étude de ces oiseaux a permis de révéler qu’ils en étaient dépourvus. Le néocortex, qui représente environ 80% du cerveau humain, est une zone du cerveau des mammifères qui correspond à la « matière grise », impliquée dans les perceptions sensorielles, la conscience ou le langage.

En 300 millions d’années d’évolution, le cerveau des corvidés a développé des réseaux de neurones très denses, qui jouent le même rôle que les 6 couches de notre néocortex. Cela peut expliquer pourquoi le raisonnement d’un primate et celui d’une corneille sera le même.

Les corbeaux ont déjà fait l’objet de nombreuses études, qui démontraient toutes leurs comportements sociaux importants. Andreas Nieder, chercheur à l’université de Tübingen, a voulu en savoir plus en examinant l’activité neuronale du cerveau du corbeau lorsque celui-ci était au cœur d’activités sociales. Dans son étude, Nieder a fait jouer les corbeaux à un jeu de mémorisation. Ils regardaient brièvement une image sur un écran d’ordinateur, puis entendaient un son associé à cette image. Lorsque l’image changeait, un nouveau son se faisait entendre. Les oiseaux ont compris rapidement ce qu’on attendait d’eux, et on vite associé le bon son avec la bonne image.

Par la suite, les réactions du corbeau ont été comparées avec celui d’un primate, dont la composition et le fonctionnement est proche de celui des humains. Andreas Nieder en a déduit que si le raisonnement restait différent, les deux animaux arrivaient aux mêmes résultats. Les neurologistes ont donc tout à apprendre des animaux.

 

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